Birmanie : Malgré déploiement de l’armée, le peuple continue de manifester contre le coup d’Etat

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Ce week-end, alors que les militaires birmans se sont livrés à une démonstration de force, le Mouvement de désobéissance civile et de protestation contre le coup d’Etat continue. 

Joseph Kung Za Hmung catholique birman, directeur du journal Gloria News s’est confié à l’Agence Fides à propos de la situation que connaît actuellement le Myanmar après le coup d’Etat des forces armées birmanes. Il évoque le Mouvement de désobéissance civile qui se développe un peu plus chaque jour dans le pays pour protester contre ce coup d’Etat, demander le retour de la démocratie et la libération d’Aung San Suu Kyi.

Malgré les arrestations illégales et les démonstrations de force, le peuple du Myanmar continue de résister et de manifester de manière pacifique.

« Notre appel vise à mettre un terme aux arrestations illégales de citoyens durant la nuit. Nous continuerons à alimenter le Mouvement de désobéissance civile que des milliers de personnes de bonne volonté de toute culture, extraction sociale, ethnie, religion portent de l’avant dans tout le pays. Nous voulons exprimer notre désaccord, pacifique mais ferme envers le gouvernement militaire. Nous désirons nous inspirer à Gandhi et à la non-violence de l’Evangile. »

« Le Mouvement de désobéissance civile se renforce de jour en jour » affirme le directeur du journal. Il ajoute que le Mouvement implique maintenant « du personnel de tous les ministères » et ce malgré le fait que les militaires « demandent à ce qu’ils retournent au travail en vue de la correcte administration du pays ».

Zaw Myo Aung un des leaders de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi, a déclaré à Corriere della Sera que « la situation est très tendue » et la ville « pleine de convois militaires ».

Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme au Myanmar, Tom Andrews, dénonce une situation de « guerre » dans une publication sur Twitter et décrit des raids nocturnes, des arrestations ainsi que la coupure d’internet.

« C’est comme si les généraux avaient déclaré la guerre au peuple du Myanmar: des raids nocturnes; des arrestations croissantes; plus de droits supprimés; un autre arrêt d’Internet; convois militaires entrant dans les communautés. Ce sont des signes de désespoir. Attention généraux: vous serez tenu responsable. »

D’après The Guardian, il s’agit là de « la démonstration de force la plus importante à ce jour faite par l’armée » depuis le coup d’Etat du 1er février.

Stéphane Dujarric, le chef des Nations Unies a appelé l’armée et la police du Myanmar à veiller à ce que le droit de réunion pacifique soit « pleinement respecté » et que les manifestants ne soient « pas soumis à des représailles » dans une déclaration publiée dimanche. Il juge que les « rapports faisant état de violences, d’intimidations et de harcèlement continus de la part du personnel de sécurité » sont « inacceptables ».

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres s’est également exprimé dans une déclaration publiée dimanche. Il s’est déclaré « profondément préoccupé » par la situation du Myanmar et particulièrement « par le recours croissant à la force » de la part de l’armée. Le Secrétaire général a réitéré son « appel aux États Membres pour que, collectivement et bilatéralement, ils exercent une influence en faveur de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales du peuple du Myanmar ». Il a également affirmé une nouvelle fois, « le soutien indéfectible des Nations Unies au peuple du Myanmar ».

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Robert Bociaga Olk Bon / Shutterstock.com


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